Les orgues

Découvrez en détail l’histoire des orgues de la Cathédrale Saint André

Mécénat - Reconstruction des Grandes Orgues

En concertation avec la Direction Générale de la Création Artistique et la Direction Régionale des Affaires Culturelles, l’association Cathedra soutient ce projet audacieux et s’est lancé un véritable défi en participant au financement de cette création par le mécénat.

Suivez ces réseaux sociaux pour être informé en temps réel des travaux sur les orgues de la cathédrale de Bordeaux  : 

Retrouvez ci dessous l’historique et des informations détaillées sur les orgues de la Cathédrale

Les Grandes Orgues


HISTORIQUE

 
 

C’est en 1352 qu’apparaît pour la première fois la mention d’un orgue à la cathédrale mais il est probable que cet orgue ait existé dès la jonction du chœur à la nef dans les années 1330. Il fut détruit par l’effondrement des voûtes occidentales en 1427, puis aussitôt reconstruit par Jaquet de Resta. Il est restauré et agrandit au XVème et XVIème siècles. Déjà à cette époque, il était placé en tribune au fond de la nef.  

 
 

 
 

En 1531, sur l’ordre de l’archevêque Charles de Gramont, on reconstruit une nouvelle tribune puis un jubé dans le style de la renaissance. À partir de cette date, la cathédrale va posséder deux orgues : les grandes orgues au fond de la nef, et l’orgue du chœur sur le jubé côté épître entre deux piliers. Le grand orgue, reconstruit sur la nouvelle tribune, était imposant. Ainsi, un chroniqueur anglais, Andrew Boorde, de passage à Bordeaux en 1535, écrit : « Dans la cathédrale Saint-André se trouvent les plus belles et les plus grandes orgues de toute la chrétienté[…] ». 

 
 

 
 

En 1619, le chapitre confie la reconstruction des grandes orgues à Antoine Lefebvre maître facteur d’orgues et organiste de la cathédrale de Toulouse. Les travaux s’achèvent deux ans plus tard, mais l’on constate tellement de malfaçons qu’un procès s’en suit. Lefebvre condamné, l’on fait appel à Valeran de Héman pour refaire à neuf le grand orgue et restaurer l’orgue de chœur en 1627. Les travaux ne seront achevés qu’en 1637. Le chanoine Lopès écrivait en 1667 : « Au fond de la nef est eslevé le grand orgue de cette église, qui remplit presque toute la largeur de cette nef, et on n’en void point de plus grand dans tout le royaume [sic]».

Cet orgue, au fonctionnement aléatoire, est l’objet de travaux quasi incessants jusqu’en 1711, lorsque l’on confie à François L’Epine la restauration des grandes orgues. L’orgue est réparé et restauré en 1754-55, par les facteurs Dayries & Begué, en 1761 par Micot puis en 1777 par Labrugière, 1777. À cette époque, le grand orgue comportait un buffet monumental avec deux « seize pieds en montre » et un positif de dos de « huit pieds », quatre claviers et pédale, et une quarantaine de jeux. L’orgue de chœur comportait trois claviers et une vingtaine de jeux. 

 
 

 
 

Ces deux instruments ainsi que la quasi-totalité du mobilier de la cathédrale disparaissent sous la Révolution.  

Le culte rétabli, il faut réinstaller un orgue sur la tribune du XVIème siècle. Et ce début de XIXème siècle ne va être qu’une suite de décisions malheureuses. En 1804, l’orgue de la Réole, construit en 1766 par le facteur toulousain Micot, est réquisitionné puis transféré à la cathédrale Saint-André. À cette époque, l’intérieur de l’édifice est réaménagé par Combes qui ordonne notamment la démolition du jubé renaissance. L’orgue est installé provisoirement par Isnard et Bayssac Labruyère avant d’être de nouveau démonté en 1810 pour permettre la réfection de la tribune. On songe alors à échanger l’intérieur de cet orgue avec celui de l’Abbaye de Sainte-Croix, car l’orgue de Micot s’avère insuffisant pour la Primatiale. L’échange est décidé définitivement un an plus tard. 

 
 

 
 

L’orgue de l’abbaye de Sainte-Croix, attribué à Dom Bedos de Celles, avait été construit en 1748 et était considéré comme l’un des plus grands chefs d’œuvre de la facture d’orgue.

 
 

 
 

L’échange ne porte que sur les sommiers et les tuyaux de l’intérieur des deux instruments. Ces travaux, confiés à Joseph Isnard et Simon Bayssac-Labruyère, s’achèvent en 1816 et, bien que l’on fût ravi de la majesté des sons, le résultat fut bien au-dessous de ce qui était espéré.

L’orgue, comprenant alors 47 jeux sur 4 claviers/pédalier, fut réceptionné en mars 1817 sous réserves. Le buffet de Micot est alors agrandit pour loger le nouvel orgue et mieux s’intégrer à la largeur de la nef selon les plans de Combes. Il fut loué pour ses vastes dimensions : 16 mètres d’envergure sur 11 mètres de haut.  

 
 

 
 

De 1837 à 1841, le facteur Henry effectue une nouvelle restauration et modifie le buffet pour gagner en profondeur, complète le récit et porte l’orgue à 49 jeux.

Toutefois, cet orgue, qui n’était pas conçu pour la cathédrale, ne donnait toujours pas satisfaction. Aussi, dès 1851, la fabrique fit appel aux les facteurs Wenner et Götty : « l’orgue actuel de la cathédrale de Bordeaux est loin de remplir le majestueux effet qu’on devrait en attendre… ». Ils proposent un devis de reconstruction de l’orgue porté à 66 jeux, réutilisant le matériel sonore de Dom Bedos, et l’augmentant en le dotant d’un nombre impressionnant de jeux d’anches.  

 
 

 
 

Malgré l’approbation du conseil de fabrique, ces travaux ne seront jamais réalisés fautes de moyens. Ce n’est qu’en 1875 que des travaux d’envergure sont confiés à Wenner, qui restaure, complète et agrandit le grand orgue, reconstruit la mécanique et la soufflerie, et, selon l’esthétique romantique alors en vigueur, installe un grand Récit expressif de 14 jeux. Afin de masquer l’imposante boîte expressive, le buffet est une nouvelle fois modifié par l’ajout d’un étage supplémentaire dans sa partie centrale. L’orgue comportait alors 56 jeux répartis sur 3 claviers et un pédalier. 

Seulement vingt ans après, un projet de reconstruction voit le jour et la fabrique sollicite des nouveaux devis parmi lesquels figurent un projet impressionnant de Cavaillé-Coll. Aucun de ces devis ne seront réalisés pour des raisons financières et finalement le Dom-Bedos/Wenner fait son office tant bien que mal pendant près d’un siècle.  

 
 

 
 

En 1972, après de vives polémiques, la Commission Supérieure des Monuments Historiques décide de construire un instrument neuf à l’intérieur du buffet du grand orgue de la cathédrale et de transporter en l’église Sainte-Croix les sommiers et les tuyaux attribués à Dom Bedos de Celles dans le but de reconstituer cet instrument. 

 
 

 
 

Ce n’est qu’en 1982 que les nouvelles grandes orgues, construites de 1973 à 1975 par Danion-Gonzalez peuvent se faire entendre car, entre-temps, les voûtes des deux premières travées de la nef doivent être restaurées. Le buffet est décapé et retrouve sa silhouette d’avant 1875. Conçus en traction mécanique, les tirages de notes du nouvel instrument doivent être électrifiés par la maison Danion dès 1987. 

 
 

 
 

Par la suite, l’on tente vainement d’améliorer cet orgue problématique et souffrant d’erreurs de conception. Ainsi des interventions plus ou moins importantes ont lieu à un rythme soutenu : 1992, 1997, 1999, 2001, 2002, 2004 et 2010. 

 
 

 
 

Devant le résultat actuel, l’état sonore et mécanique de l’instrument ne cessant de se dégrader, il fut décidé de ne pas s’engager dans de nouvelles dépenses inutiles et de lancer une réflexion sur l’avenir de l’instrument. Après concertations et études, il a été estimé que la seule solution viable était de réaliser un instrument neuf dans le buffet classé Monument Historique.  

 
 

 

La levée de fonds a été lancée le 28 octobre 2016 avec l’objectif que les travaux puissent démarrer au plus vite.  


COMPOSITION

 

 

Pédale

Soubasse 32 
Principal 16 
Flûte 16  
Soubasse 16  
Principal 8  
Flûte 8  
Bourdon 8  
Principal 4  
Flûte 4  
Principal 2  
Plein jeu V  
Sesquialtera II  
Bombarde 32  
Bombarde 16  
Trompette 8  
Clairon 4  
Clairon 2  
Chamade(GO) 8
Chamade(GO) 4

 

Positif de Dos

Montre 8  
Bourdon 8 
Flûte 8  
Prestant 4 
Flûte 4  
Nazard 2 2/3  
Doublette 2  
Tierce 1 3/5  
Larigot 1 1/3  
Fourniture IV  
Cymbale III  
Cornet V (F2) 
Trompette 8  
Cromorne 8 
Clairon 4

 

Grand-Orgue

Montre 16 
Bourdon 16 
Montre 8 
Bourdon 8  
Flûte 8  
Nazard 5 1/3  
Prestant 4  
Tierce 3 1/5  
Quinte 2 2/3  
Doublette 2  
Tierce 1 3/5  
Fourniture II  
Fourniture VI  
Cymbale IV  
Cornet V (C3)  
Bombarde 16  
Trompette 8  
Clairon 4  
Chamade 8 
Chamade 4

 

Récit expressif

Bourdon 16  
Principal 8  
Bourdon 8  
Flûte 8  
Violoncelle 8 
Voix céleste 8 (C2) 
Principal 4  
Flûte 4  
Doublette 2  
Plein jeu V  
Cornet V (F2)  
Basson 16  
Trompette 8  
Hautbois 8  
Voix humaine 8  
Clairon 4

Trémolo

 

Écho expressif

Cor de nuit 8  
Flûte à fuseau 4  
Quarte 2  
Piccolo 1  
Cymbale III   
Sesquialtera II  
Régale 8 
Chalumeau 4 

Tirasse I
Tirasse II
Tirasse III
Tirasse IV
Tutti tirasses
I / II
III / II
IV / II
III / I
IV / I

Transmissions électrique pour les notes et les jeux. 4 Claviers de 61 notes (C1-C6) et pédalier de 32 notes (C1-G3). 
Combinateur Eltec 5×3600 combinaisons. Séquenseur.

PHOTOS

L'Orgue de Choeur


HISTORIQUE

La cathédrale de Bordeaux a possédé un orgue de chœur à partir du milieu du XVIe siècle. Jusqu’à la révolution, il fut situé sur le jubé, côté épitre entre deux piliers. Avant la Révolution, cet instrument possédait 3 claviers, dont un positif de dos de 4’, une pédale indépendante et une petite vingtaine de jeux.
Il est vraisemblable que l’instrument eut à souffrir de l’incendie de la charpente du chœur en août 1787. Ce qui restait de l’instrument fut pillé pendant la Révolution. En 1795, le rapport d’expertise de Joseph Lavergne nous indique le buffet était toujours en place, ainsi que les débris d’un sommier et quelques tuyaux de bois.
En 1842, l’abbé Larroque en sous-traitance avec Nicolas Henry propose un nouvel orgue de chœur qui n’est monté qu’en 1845 par Henry, dans un buffet du menuisier Piton de Bordeaux. L’orgue est placé dans l’axe du chœur, entre deux piliers.
À la fin de l’année 1873, George Wenner présente un devis pour la construction d’un nouvel orgue d’accompagnement. Le devis de 15 000 Francs n’est approuvé qu’en janvier 1874 et l’instrument du rapidement être mis en place dans l’année 1874.
On note une réparation effectuée par Maille en 1891.
En 1971, la maison Beuchet restaure et modifie l’orgue. Ainsi, l’on tente de donner à l’orgue un visage néoclassique en modifiant la soufflerie, la composition, en recoupant les tuyaux, supprimant les entailles de timbres. Les jeux les plus caractéristiques de l’esthétique romantique sont rejetés au profit de jeux plus en accord avec la mode de l’époque (Nazard, Doublette, Plein-Jeu…). L’orgue est inauguré le 12 mai 1972.
Il est dépoussiéré et l’harmonisation est revue par Claude Berger en 1992.
En 2018, le moteur grille et est remplacé juste avant les fêtes de Noël.
Sous l’impulsion de Jean-Baptiste Dupont, la restauration de l’orgue est lancée par la Direction régionale des affaires culturelles en décembre 2020. Les travaux sont attribués à la manufacture Pesce, frères et fils, en octobre 2021. La restauration consiste en un compromis entre l’orgue de 1873 et celui de 1972 : la composition d’origine est reconstituée, les tuyaux retrouvent leurs caractéristiques d’origine, mais les apports du XXe siècle sont conservés et les transmissions modernisées.
L’inauguration a eu lieu les 26 et 27 mai 2023 avec Jean-Baptiste Dupont aux claviers.

COMPOSITION après travaux

 

 

Grand-Orgue

Bourdon 16 
Montre 8 
Flûte harmonique 8 
Bourdon 8 
Salicional 8
Prestant 4 
G.O. / I en 16-8-4
G.O. / II en 16-8-4
Auxiliaire :
Nazard 2 2/3
Doublette 2
Plein Jeu IV
Auxiliaire en 16-8-4
Auxiliaire/Récit

 

Récit expressif

Flûte à pavillon 8 
Violoncelle 8
Voix céleste 8 
Flûte octaviante 4 
Basson 16
Trompette 8
Basson-Hautbois 8
Clairon 4
Nazard 2 2/3 (Aux)
Doublette 2 (Aux)
Plein Jeu IV (Aux)
R. / I en 16-8-4
R. / II en 16-8-4

 

Pédale

Basse acoustique 32
Soubasse 16
Bourdon 16 (GO)
Basse 8 (GO)
Basson 16 (Rec)
Trompette 8 (Rec)
G.O. / Ped. en 8-4
Rec. / Ped. en 8-4

 

Accessoires

Expression avant/arrière
Crescendo
Combinateur

PHOTOS

Restez informés

Recevez les dates de nos prochains évènements ,
une fois par mois maximum

Restez informés

Recevez les dates de nos prochains évènements ,
une fois par mois maximum